Emmanuel Macron a présenté sa réforme du lycée professionnel. Alors que cette réforme concerne l’avenir d’un tiers des lycéens de notre pays, elle passera par la voie réglementaire.
Il n’y aura ni débat, ni vote.
Cette réforme représente une régression majeure de la mission émancipatrice de l’Éducation nationale. En confiant l’enseignement professionnel aux entreprises, Emmanuel Macron poursuit la casse du lycée professionnel. En augmentant la durée de stage et en réduisant les enseignements généraux, le gouvernement accroît les inégalités entre les voies professionnelles et générales. 26% des lycéens obtiennent un Bac pro, pourtant ils ne représentent que 6% des étudiants en universités et 17% des étudiants en BTS.
Valoriser les seuls stages en entreprises c’est nier la force du lycée professionnel qui combine enseignements généraux et formation professionnelle. Adapter les formations aux bassins d’emplois c’est instrumentaliser le parcours scolaire des jeunes pour répondre aux besoins des entreprises. C’est renforcer les inégalités territoriales en rendant les lycées dépendants du tissu économique. Conditionner la revalorisation des enseignants à des heures supplémentaires c’est mépriser le travail effectué dans les lycées professionnels.
Finalement, en s’attaquant à la formation professionnelle, le gouvernement s’attaque aux classes populaires. Et en laissant les entreprises prendre la main, il leur fournit une main d’œuvre gratuite et malléable.
Lors des questions d’actualité au gouvernement, j’ai interpellé Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, sur cette réforme inacceptable.