J’ai visité le 6 novembre 2021 le musée Aquarium d’Arcachon qui est menacé par l’achat de son terrain, appartenant à l’université de Bordeaux et la construction d’un hôtel 5 étoiles. Avec Vital Baude, nous avons alerté la presse sur la nécessité de la préservation et de la rénovation de ce musée.
Le musée Aquarium a été construit en 1866 sur un terrain de l’État, grâce à des médecins, des scientifiques, des généreux donateurs arcachonnais et sous l’impulsion du premier maire d’Arcachon. Il fut le premier musée-aquarium privé au monde. Durant les 40 dernières années, ce musée aquarium, géré par la Société scientifique d’Arcachon, a fonctionné sans aucune subvention publique. Son aquarium et ses collections historiques, archéologiques et zoologiques, dont la valeur historique à l’échelle régionale est indéniable, permettrait sa labellisation au titre de musée de France. Sa façade est également classée Élément remarquable du patrimoine Bâti. Ce musée-aquarium nécessite des travaux d’urgence, une rénovation et une mise en valeur de son patrimoine. Il a été fermé par l’université de Bordeaux qui envisage maintenant la vente d’une partie de la parcelle pour la construction d’un équipement touristique haut de gamme. Or, le dérèglement climatique, même dans les hypothèses les plus optimistes, va engendrer une augmentation du niveau de la mer et une augmentation des phénomènes climatiques extrêmes. En Nouvelle-Aquitaine, nous sommes d’ores et déjà confrontés (État, Région, GIP Littoral), à de grandes difficultés pour relocaliser des équipements touristiques menacés par des risques littoraux. Les scientifiques du GIEC viennent nous rappeler qu’en plus de l’urgence à limiter le dérèglement climatique, il est indispensable de mettre en place des politiques d’adaptation pour faire face à ses conséquences déjà inéluctables.
Dans ce contexte, construire un tel équipement en front de mer, d’autant plus vulnérable qu’il nécessite un parking souterrain, serait particulièrement incohérent.