L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle doit nous interroger sur les conséquences économiques, sociales et environnementales de ces nouvelles technologies.
Si l’intelligence artificielle nous fait rêver, nous devons garder les pieds sur terre pour légiférer dans l’intérêt général. Quel cadre ? Quelle réglementation ? Quels objectifs ? Quelles conséquences pour notre société ? L’Union européenne examine en ce moment même l’IA Act, un projet de règlement pour encadrer l’usage et la commercialisation des intelligences artificielles.
Il y a 10 ans, nous avions de grands espoirs pour les assistants numériques comme Siri ou Alexa. Et il y a encore quelques mois nous parlions des cryptomonnaies avec des étoiles dans les yeux. Pourtant, ces innovations n’ont fait que créer de nouveaux besoins sans apporter de solutions concrètes.
Nous devons également nous interroger sur les conséquences sociales d’un développement massif de l’intelligence artificielle. Dans un récent scénario, Gold-man Saks estime que 300 millions d’emplois seront menacés par l’essor de l’intelligence artificielle. D’autant qu’une partie des emplois créés par ces nouvelles technologies sont ingrats, et mal payés. Derrière les ingénieurs il y a les petites mains de l’intelligence artificielle.
Enfin, nous ne pouvons plus ignorer l’impact environnemental et climatique de l’intelligence artificielle. Le numérique représente déjà 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Entraîner un modèle tel que celui de ChatGPT pendant 4 à 7 jours émettrait autant qu’un être humain pendant 57 ans.
L’intelligence artificielle est là, elle fait déjà partie de nos vies. Il n’est donc pas question de l’interdire ou de la réserver à une élite, mais nous devons la réguler et la conditionner à sa plus-value sociale et environnementale.