La fermeture des universités a entrainé un isolement prolongé et une détresse psychologique forte des étudiant-e-s. Le mercredi 13 janvier 2021, j’ai alerté la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Mme Vidal, sur l’urgence à agir :
Une étudiante de ma circonscription, Léa, m’a écrit ceci :
« Je suis à un moment clé de ma vie, où je dois faire des choix importants pour mon avenir, mais aujourd’hui, il m’est impossible de me projeter et personne n’est là pour m’aider. Je suis seule, derrière un écran sans vie, depuis des mois. […] Je me sens lâchement abandonnée par mes aînés. »
Madame la Ministre, un tiers des étudiants montrent aujourd’hui des signes d’anxiété et de dépression. Leurs conditions de vie et d’études sont fortement dégradées. C’est surtout l’isolement prolongé, avec des cours uniquement en distanciel, et une vie sociale réduite à peau de chagrin, qui risque d’avoir des conséquences dramatiques.
La réouverture des universités était envisagée pour la rentrée de janvier, mais elle n’a finalement pas eu lieu.
Les consignes sont données tardivement, avec un manque criant de concertation. Les étudiants et les enseignants se sentent oubliés, déconsidérés – et je dirais même, sacrifiés.
Ne pouvons-nous pas faire preuve d’imagination, d’intelligence collective ? Ne serait-il pas possible, par exemple, de proposer une partie des cours en présentiel, avec des jauges adaptées selon la taille des salles, pour rompre l’isolement de nos jeunes et leur redonner espoir en l’avenir ?
Il nous semble urgent de recruter davantage de psychologues et de proposer un chèque santé aux étudiants.
De répondre, aussi, à la précarité matérielle, par exemple par un moratoire sur les loyers dans les résidences universitaires, un renforcement des aides, des recrutements d’assistantes sociales. Il est aussi plus que temps d’élargir le RSA aux moins de 25 ans, qui en sont injustement exclus, en incluant les étudiants, pour ne pas laisser tomber nos jeunes face à la crise.
Au-delà de la concertation annoncée pour ce vendredi, quelles mesures envisagez-vous pour faire face à la détresse des étudiants et atténuer leur isolement ?