Le 13 juillet dernier, le Président de la République annonçait l’organisation d’États Généraux de l’information, après les réactions suscitées par la désignation de Geoffroy Lejeune à la tête de la rédaction du Journal du dimanche.
Pourtant, le problème est déjà connu et les solutions sont d’ores et déjà identifiées. L’heure n’est plus à l’organisation d’États Généraux, mais au courage politique.
Serpent de mer de la vie démocratique, l’indépendance des médias est un sujet de vigilance récurrent au Parlement. Au Sénat, le rapport du 29 mars 2022 de la commission d’enquête consacrée à la concentration des médias rassemble les conclusions exhaustives de travaux transpartisans, dans une somme de 453 pages, complétées par 852 pages de comptes-rendus d’auditions. De leur côté, les états généraux annoncés par l’Élysée rassembleront probablement les personnes déjà auditionnées lors de la commission d’enquête, qui se soumettront, avec pédagogie, à l’art patient de la répétition. Et de la temporisation.
Ces travaux ont déjà permis de mettre à jour les bouleversements intervenus dans l’ensemble des médias ces dernières années, et la défiance des citoyens vis-à-vis de l’information ainsi produite.
Les leviers d’action sont eux aussi bien identifiés : de nombreuses initiatives parlementaires ont fleuri ces derniers mois, sur lesquelles le Gouvernement pourrait s’appuyer pour prendre, dès la rentrée, des actes législatifs.
J’ai d’ores et déjà déposé deux propositions de loi à ce sujet. L’urgence est au renforcement des moyens d’informer, non à la restriction budgétaire. L’information de qualité a un coût, mais il est inférieur au prix démocratique de la désinformation.