En décembre 2021 a débuté la commission d’enquête « concentration des médias en France » dont j’étais vice-présidente. Elle s’est clôt en mars 2022 par la publication du rapport de la commission.
Cette commission d’enquête, créée « afin de mettre en lumière les processus ayant permis ou pouvant aboutir à une concentration dans les médias en France, et d’évaluer l’impact de cette concentration sur la démocratie », s’est étendue sur 4 mois, avec 48 auditions et plus de 85 personnes interrogées. A ce titre, cette commission d’enquête est une des plus conséquentes de la Ve République. Nous avons auditionné sous serment des experts comme l’économiste des médias Julia Cagé, des propriétaires de journaux dont les milliardaires Vincent Bolloré, Bernard Arnault, Xavier Niel ; des journalistes comme Edwy Plenel, Isabelle Robert et Jean-Baptiste Rivoire ; mais également des représentantes de l’audiovisuel public, Delphine Ernotte (France Télévisions) et Sibyle Veil (Radio France) ; des acteurs de l’édition (Antoine Gallimard), de la production audiovisuelle et des plates-formes de diffusion (Netflix, Amazon, Disney +, Canal +, TF1, M6). Les ministres de la Culture, Mme Roselyne Bachelot, et de l’Economie, M. Bruno Le Maire, furent les derniers auditionnés.
Mon rôle dans tout cela ? J’ai assisté à la quasi-totalité des auditions et posé des questions ciblées en fonction des intervenants·es et de l’actualité. Ces questions ont fait l’objet d’un travail de recherche sur les médias, la presse, l’édition, la production audiovisuelle, etc. Ainsi, ma question à Bernard Arnault, milliardaire propriétaire du groupe Les Echos – Le Parisien, figure dans le film documentaire « Média Crash, qui a tué le débat public ? », des journalistes de Mediapart Valentine Oberti et Luc Hermann. Au nom du groupe écologiste, j’ai également rédigé une contribution à ce rapport.
Parallèlement, j’ai participé le 9 février dernier à la conférence de presse à l’Assemblée nationale en appui de la « Proposition de loi relative à l’indépendance des médias » portée par les députés·es Paula Forteza et Matthieu Orphelin.
CONTEXTE
Une recomposition est en cours dans le secteur des médias, de l’édition et de la production audiovisuelle. La possible fusion des groupes TF1 et M6, au prétexte de lutter contre les plateformes numériques mondiales, soulève des interrogations, notamment sur la pluralité et la qualité de l’information qui sont nécessaires à un débat public de qualité et, in fine, à la démocratie. Aujourd’hui, en France, la concentration des médias est avérée et tend à se renforcer.