A la suite de la décision du Conseil constitutionnel du 21 mai dernier ayant déclaré inconstitutionnels l’usage des signes diacritiques en langue régionale ainsi que l’enseignement de ces langues par la méthode de l’immersion, l’heure n’est pas à la résignation.
Pour Monique de Marco, sénatrice de la Gironde et rapporteure de la loi relative aux langues régionales : “La méthode pédagogique de l’immersion est pourtant reconnue comme étant la plus efficace pour former de nouveaux locuteurs, et ainsi garantir la préservation et la transmission de nos langues régionales.”
C’est en ce sens qu’une lettre ouverte signée par 140 parlementaires, dont 125 député-e-s et sénateurs-trices issus de 15 des 17 groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat vient d’être adressée au Président de la République. Nous demandons au pouvoir exécutif qu’à très court terme des garanties puissent être apportées pour sauvegarder et pérenniser les filières et établissements d’enseignement en immersion existants en langue régionale.
Par ailleurs, nous faisons le constat qu’aujourd’hui, face à la portée donnée à l’interprétation de l’article 2 de la Constitution, seule une révision constitutionnelle permettra de sécuriser définitivement la promotion, la préservation et la transmission de nos langues régionales. C’est en ce sens que nous appelons le Président de la République à initier une procédure de révision constitutionnelle.
Pour Paul Molac, député du Morbihan, auteur et rapporteur de la proposition de loi relative aux langues régionales adoptée le 8 avril dernier : “Cette démarche peut être réalisée en trois mois, il est donc tout à fait possible d’y procéder avant la fin du mandat, si telle est l’intention du Président de la République et du Gouvernement.”
Loin de cliver les individus, ce sujet doit au contraire les rassembler derrière la définition de ce qu’est pour nous la France : une Nation riche dans sa diversité.