La situation de la Zone Libre de Cenon a été l’une des premières préoccupations de mon mandat. Dès le mois d’octobre, j’ai été alertée par les associations présentes sur le site des menaces d’expulsion de ce squat habité par 80 familles. J’ai écrit à la préfète aussitôt.
Le squat est resté en sursis jusqu’à début février, où il a été évacué malgré notre mobilisation avec Loïc Prud’homme, député girondin, et les élus écologistes de Bordeaux Métropole.
Cette expulsion n’a aucun sens : le bailleur social était prêt à accepter une occupation temporaire des lieux et le promoteur qui a acheté le terrain n’a pas prévu de travaux avant 6 mois. En pleine trêve hivernale, la préfecture a proposé aux habitants de les loger pendant 6 jours aux quatre coins de la Nouvelle Aquitaine, alors que les enfants sont scolarisés dans l’agglomération bordelaise et que les parents y travaillent.
De nombreuses familles ont refusé de rentrer dans les bus, et je salue l’action de la mairie de Bordeaux qui a ouvert l’Athénée Municipal le jour de l’expulsion puis a accompagné les associations pour trouver des solutions de relogement.
Le logement en squat n’est jamais un choix. C’est une nécessité.
Le gouvernement ne peut ignorer la présence de personnes sur son territoire sous prétexte qu’ils n’ont pas de documents. C’est inhumain. J’ai aussi été outrée de l’utilisation de cette situation dramatique par Gérald Darmanin lors de son débat avec Marine le Pen. Il a comparé cette expulsion inhumaine, sans impact sur la vie d’une personne physique propriétaire, à la maison d’un retraité toulousain de 88 ans, privé de son logement.
Je reste mobilisée et à l’écoute des associations qui agissent chaque jour sur le terrain.