Le 8 février, je me suis rendue au centre de rétention administrative (CRA) de Bordeaux, où des étrangers auxquels l’administration ne reconnaît pas le droit de séjourner sur le territoire français sont enfermés. Le CRA de Bordeaux se situe dans les sous-sols de l’hôtel de Police, à Mériadeck.
Les retenus n’ont pas accès à Internet, les smartphones y sont interdits.
La situation anxiogène a amené des détenus à faire une grève de la faim au début du mois de février. La crise du COVID-19 a fait passer la jauge de personnes enfermées de 20 à 13, mais cela n’a pas empêché des clusters d’éclore car les locaux sont étroits et peu aérés.
Les gestes barrières ne peuvent évidemment pas être respectés. Il n’y avait pas de test PCR pour les nouveaux entrants jusqu’au mois de février, mais un simple contrôle des symptômes. Une situation difficile non seulement pour les personnes retenues mais également pour le personnel, impacté aussi par l’étroitesse des locaux.
Et pour quelle finalité ?
Du fait de la fermeture de nombreuses frontières et de l’annulation de nombreux vols, la plupart des retenus sont finalement relâchés après plusieurs semaines de rétention. Cette situation est absurde !