22 mars 2022 : Visite du centre pénitencier de Gradignan.
Avec ma collègue Laurence Harribey, nous avons souhaité exercer notre droit de visite au centre pénitencier de Gradignan, pour hommes et femmes. La surpopulation carcérale est devenue la norme : 780 personnes écrouées pour 350 places. Des capacités d’accueil indignes. Pas moins de 118 cellules de 9m2 qui accueillent 3 détenus avec un matelas au sol. Cela engendre une situation explosive, invivable pour les détenus comme pour les personnels qui sont eux à effectif constant.
Face à l’augmentation des incarcérations, il est indispensable de rénover le bâtiment afin d’assurer des conditions dignes aux détenus et d’apporter un appui au personnel concerné.
Déjà lors de cette visite, nous avions communiqué ces tristes constats et nous avions souligné l’urgence de la situation. Nos indignations sont restées sans réponse.
Le 10 mai, nous apprenions le décès d’un détenu ayant mis fin à ses jours. Le 1er juin, c’est un autre détenu de 20 ans qui a perdu la vie dans l’incendie d’une cellule « individuelle » accueillant alors 3 personnes. Ces cas sont ne sont malheureusement pas isolés et d’autres sont à déplorer dans d’autres prisons françaises.
Combien de drames faudra-t-il relayer pour enfin obtenir des actions concrètes ?
Le 22 juin 2022, nous avons envoyé une lettre à Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, pour l’alerter sur le sujet et l’exhorter à agir.
Face aux délais prévus pour la construction du nouveau bâtiment annoncé à Gradignan (livraison prévue pour 2026-2027), nous avons appelé Monsieur Dupond-Moretti à intervenir pour la réhabilitation et la rénovation du centre déjà existant.